La French Connection ( ; « filière française »), parfois appelée Corsican Connection ( ; « filière corse »), désigne l'ensemble des acteurs qui prennent part à l'exportation d'héroïne aux États-Unis depuis la France, des années 1930 aux années 1970. Il s'agit de réseaux et équipes implantés pour la plupart à Marseille et Paris. Importée en France depuis l'Orient (péninsule indochinoise, Turquie, Syrie), la morphine-base issue du pavot est transformée en héroïne dans des laboratoires installés dans la région marseillaise, puis expédiée aux États-Unis et au Canada par différents canaux. Les trafiquants français sont à cette époque les principaux fournisseurs des organisations criminelles américaines et le crime organisé corse joue un rôle central dans le trafic. Un rapport du Sénat américain en 1963, fondé sur les révélations du mafieux repenti Joseph Valachi, indique que 8 à 9 % de la production légale d’opium au Proche-Orient ne sont pas vendus à l’industrie pharmaceutique, mais détournés par des trafiquants syriens ou libanais pour être transformés en morphine-base. De là, ces trafiquants, du fait de la langue et des traditions françaises issues de l'influence française au Proche-Orient, développent des liens durables avec le niveau suivant du trafic, les truands corses en France. Il s'agit tout d'abord des gangsters marseillais Paul Carbone et François Spirito qui implantent des laboratoires illégaux dans les années 1930, à une échelle assez restreinte. Le marché se développe dans les années 1950 et 1960, décennies au cours desquelles Antoine Guérini s'affirme à la tête du milieu corso-marseillais. Selon plusieurs sources, le malfaiteur italo-américain Lucky Luciano, exilé à Naples, structure le trafic. L'information est démentie par l'intéressé qui, dans ses « mémoires » posthumes met en cause Vito Genovese. Certaines informations font état de 1 à 2 tonnes par an à la fin des années 1950 et 5 à 10 tonnes à la fin des années 1960. Selon certains repentis, l'ensemble des réseaux de la French Connection envoie en moyenne d'héroïne par an aux États-Unis.