Une antienne () est un type de chant appartenant à la liturgie chrétienne. Le mot désigne initialement un chant exécuté en alternance par deux chœurs ; le succès de ce genre liturgique a conduit historiquement à une grande diversification des réalités que ce terme recouvre. L'origine du mot antienne se trouve dans la langue grecque. Il faut toutefois remarquer qu'il existe deux racines. D'une part, il s'agissait du ἀντίφωνον, antiphônon, formé de ἀντί, « contre » et φωνή, « voix ». Donc, cela signifiait chant alterné entre deux chœurs. D'autre part, antienne vient également du mot antiphonós (qui répond à ; résonner avec), réservé à l'accompagnement du psaume. Mais, à vrai dire, la définition était plus compliquée, car plusieurs théoriciens grecs ont employé le mot antiphonia pour distinguer l'octave de l'unisson. En tant que terme latin le premier usage du mot antiphona apparut dans un écrit de Jean Cassien au . Le mot signifiait alors verset chanté. Pareillement, vers 380, Égérie, pèlerine de Galice vers Jérusalem, décrivait ainsi la liturgie de Terre sainte : « et psalmi responduntur, similiter et antiphonæ (on répond aux psaumes de la même manière [= en faisant alterner les versets du psaume] et en alternant avec des antiennes) ». Si l'usage de l'antienne fut concrètement établi dans l'Église en Occident, l'ambiguïté restait encore. Au , l’antiphona signifiait, soit répons à la psalmodie responsoriale, soit alternance dans le chant du psaume. À la suite de l'évolution de la langue française, le terme latin antephona (ou antefana selon l'usage de saint Grégoire de Tours) se transforma successivement en antiphona, antiefne, antievne (), puis antienne. La forme antenes apparut certes vers 1195 et enfin antienne en 1262. Mais l'usage fut établi tardivement et le mot antienne se trouve dans la première édition de l'Académie française. Une évolution similaire en anglais a vu apparaître le mot anthem qui est aujourd'hui aussi bien utilisé dans un sens profane que religieux.