Vihāra, terme sanskrit et pali (विहार) — littéralement « demeure » — désigne un lieu d'hébergement pour les moines et les nonnes bouddhistes que l'on peut qualifier de couvent ou de monastère. En dehors du contexte bouddhiste, le mot peut aussi désigner un lieu d'agrément ou une promenade. Il s'agit à l’origine d'un refuge utilisé comme résidence fixe durant la saison des pluies (vassa ou varṣaḥ) par les premiers moines bouddhistes. L'apparition du vihara est lié à la retraite que pratiquait le Bouddha Shakyamuni durant la période des pluies, retraite rendue nécessaire par la violence de la mousson. Il s'agissait donc de trouver refuge dans un endroit protégé durant quelques mois, avant que la communauté monastique puisse reprendre sa vie d'errance. Cet arrêt était aussi lié au risque de tuer des insectes et des vers de terre sur les chemins rendus complètement boueux. Les résidences établies durant cette saison étaient d'ailleurs appelées varṣaḥvasa, « demeure des pluies », et ce sont sans doute les règles nécessaires à la vie dans un endroit permanent qui sont à l'origine des monastères fixes. Selon les codes monastiques (vinaya), une fois que la sangha a accepté le don d'un vihara, celui-ci ne peut plus lui être repris, et il reste donc propriété définitive de l'ordre monastique. vignette|Takht-i-Bahi (Gandhara), fondé au . Vue générale vers la plaine. Centre : plateforme du grand stupa, . Au fond, les cellules des moines.|gaucheLes premiers vihara devaient être des constructions simples en bois ou en bambou. Sur les terrains offerts ou mis à la disposition de la Communauté par des nobles ou de riches marchands désireux de gagner du mérite, des structures permanentes en dur apparurent rapidement, situées généralement à proximité des villes ou des grandes voies de communication ; les cénobites commencèrent à concurrencer les moines errants, sans toutefois les remplacer. Au , la forme générale du vihara était fixée : des cellules de méditation, ou parfois de petites chambres, entourent un espace central ; le vihara est bâti à côté d’un chaitya (stupa), qu’il inclut parfois au fond de l’espace face à la porte.