Ronan Schubnel, Jérémie Lysek
22.02.2022: A l’étroit dans l’atelier, nous décidons de sortir prendre l’air… En déambulant dans les coulisses enlierrées du campus, nous nous prenons à nous projeter dans la sève des plantes vivaces qui y poussent. Nous découvrons ainsi des cours abandonnées dans lesquelles la nature a lentement repris ses droits ou encore des bosquets habités par de nombreux oiseaux venus de la forêt avoisinante, chantant pour qui prendra le temps de les écouter. Au fil de la balade, le campus se révèle : il a été conçu comme un paysage qui présente certes une diversité du vivant mais qui est mise en scène de manière à rester à distance du monde humain. 08.04.2022: Cela fait maintenant plus d’un mois que nous explorons un lieu que nous habitons depuis six ans. C’est peu comparé à ceux qui viennent y travailler jour après jour depuis des décennies. Ça l’est davantage encore si nous considérons temps du vivant enraciné dans cette terre. Le désir ardent d’habiter ce lieu s’étend bien au-delà de l’espèce humaine. Moineaux, érables, chercheurs, geais, cornouillers, cerisiers, étudiants… autant d’êtres qui se rencontrent dans des lieux enfouis, disséminés sur tout le campus. Nous cherchons à faire de cette sensibilité – découverte au gré de nos rencontres, tant avec le site qu’avec les êtres qui lui donnent vie – une voie d’exploration d’une architecture de la convivance. En tissant des liens, en favorisant des porosités, en laissant croître certaines adventices, en arrosant ces sols desséchés prisonniers du bitume ou encore en donnant à voir les richesses délaissées, nous cherchons à proposer des possibles concrétisations d’un récit de l’humain parmi le vivant, au sein d’un paysage qui n’attend que d’être jardiné.
2022