Viorela-Denisa Bogatu
Un monde, le vôtre, le mien. Un quotidien fait de seuils questionnant les contours de la sphère domestique, négociant la tension entre public, collectif, privé et intime. Le projet traite un des derniers vides urbains majeurs dans le péri-centre lausannois et soulève une question actuelle, celle de la densification comme alternative à l’étalement urbain. Sur un terrain bordé par deux axes de circulation, le projet répond à cette situation urbaine en établissant une étroite relation entre la forme de la ville et le logement. Le bâtiment marque les limites du site. Son socle accueille des bains publics à disposition du quartier, puis une entité présente une cour protégée avec des coursives, une autre se développe verticalement pour signaler la pointe de l’îlot. L’espace de distribution unifie ces deux parties. L’organisation en strates des logements offre la possibilité de redéfinir les contours de l’intime selon les besoins des habitants. Ajouter une pièce en “extra”, sans programme prédéfini, permet d'introduire un espace semi-public dédié à des activités habituellement externes au logement. Le rapport entre ville et logement se reflète aussi dans l'utilisation des matériaux. Du côté introverti, la façade boisée entre et s’affine dans le séjour tandis que, sur la rue, la façade minérale pénètre dans le salon qu’elle met ainsi en relation avec la ville.
2018