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Qui dit essor démographique dit essor nécrographique. Sous la pression foncière, la place des morts dans la ville est remise en question. Les métropoles du monde n'y échapperont pas. Au Vietnam, les mesures prises pour remédier à la pénurie de place dans les cimetières métropolitains sont l'incinération et la délocalisation des cimetières en périphérie. Ces mesures entrent en conflit avec les traditions funéraires vietnamiennes qui sont fortement ancrées au sein de la population. En effet, pour surmonter le deuil et pour assurer le bien-être de ses descendants, la famille veille à ce que le défunt soit bien accompagné. La tombe permet d'honorer ce dernier comme l'exige la piété filiale. Le projet cherche un “juste milieu” entre les traditions et les nouvelles exigences imposées par l'urbanisation en proposant un système funéraire mixte en deux temps: dans un premier temps, le corps est inhumé pour une période de dix ans, dans un deuxième temps, les os sont incinérés et l'urne déposée dans “l'urnatorium”, – lieu de repos éternel élevé au-dessus du cimetière de Bing Hung Hoa. Le parcours des visiteurs est le cœur du projet car il est lié au travail de deuil. Ils franchissent une succession de seuils, du profane au sacré, de l'agitation au recueillement, en couches concentriques. Au bout du parcours, ils pénètrent dans “l'urnatorium” où ils se recueillent devant l'urne du défunt dans l'intimité. “L'urnatorium” n'est pas un lieu de mémoire mais un lieu de rencontre avec l'âme du défunt.