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Considérant que les communautés fermées sont le reflet d’un urbanisme de la peur instituant comme projet sociétal la clôture des espaces urbains, cette contribution montre que le couplage « privatisation-sécurisation » n’est pas induit par la seule violence des villes. Il relèverait tout autant du désir des élites de se doter d’une capacité de contrôle accrue, ajoutant, grâce à la fragmentation urbaine générée, un pouvoir urbanistique aux pouvoirs économiques et politiques dont elles disposent déjà. Cette volonté du tout contrôle – bannissant l’imprécision pour qu’un ordre idéal se fasse jour et que la paix demeure – limite toutefois l’aptitude des villes à la mutabilité. La tentative d’incarner spatialement le tryptique « sécurité, sûreté, certitude » ne fait pas uniquement oublier que la ville était un espoir de convivialité. En morcelant et rigidifiant l’espace, elle réduit sa capacité à se réinventer.