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Le système carcéral actuel présente de sévères dysfonctionnements. Les ruptures sociales et urbaines qu'il induit agissent non seulement à l'échelle de l'individu mais également à l'échelle de la ville. Le projet architectural présenté se propose d'affaiblir ces ruptures en instaurant une perméabilité entre la ville et la prison. Il vise à déconstruire le paradigme de la prison hermétique et isolée dans le but de créer, par une cohésion spatiale, une meilleure cohésion sociale et, de ce fait, une meilleure réinsertion du détenu. L'ouverture d'un tel espace à la société est l'opportunité de démystifier l'emprisonnement et de mettre l'accent sur la resocialisation, au détriment de la punition et de l'exclusion. Le modèle proposé est implémenté à la prison de Brixton, construite à l'origine en 1819. Désormais englobé par le tissu urbain de la ville de Londres, le site est propice à des échanges entre détenus et habitants. "Ouverte" par ce projet, la prison garde sa fonction d'enfermement et se voit majorée d'un espace public où détenus et citoyens interagissent. A cette fin, le mur d'enceinte devient l'élément générateur du projet. Sa progressive destruction et réaffectation rendent cette barrière, aujourd'hui infranchissable, "poreuse". Des services, tel qu'un marché pour le quartier, s'emparent de ce territoire décloisonné créant ainsi un urbanisme de réciprocité et non de domination. C'est en rendant accessible ce vide urbain, en concrétisant cet entre-deux, que ce travail unifie ce territoire urbain aujourd'hui fragmenté.