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Suite à décision du Conseil Fédéral de sortir du nucléaire, l’hydroélectricité suisse jouera un rôle central pour réussir la transition énergétique. Cependant, le changement climatique semble avoir un impact négatif sur la production hydraulique à long terme. En effet, avec l’accélération de la fonte des glaciers, les apports hydrauliques vont en général augmenter jusqu’en 2050, puis diminuer avec la disparition d’un grand nombre de glaciers. Ce phénomène va laisser place à des sols très érodibles, les moraines, ce qui se traduira par une augmentation globale de l’apport en sédiments aux retenues existantes. La diminution globale des apports en eau va donc impacter la gestion des barrages, comme celui de Gebidem, dans le canton du Valais en Suisse, déjà très concerné par la gestion des sédiments. Ce barrage est situé en aval du grand glacier d’Aletsch et exploite les eaux de la Massa à la centrale de Bitsch. Le volume de la retenue ne représentant que 2% de l’ensemble des apports de son bassin versant. Le retrait du glacier, et notamment de son bras d’Oberaletsch laisse apparaître un site idéal pour l’implantation d’une nouvelle retenue en amont de Gebidem, ce qui permettrait d’une part d’exploiter une nouvelle hauteur de chute et d’autre part de pouvoir augmenter la capacité de stockage saisonnier permettant une meilleure valorisation de la ressource en eau et une plus grande flexibilité d’exploitation. L’article présente une étude du potentiel du site d’Oberaletsch focalisé sur la possibilité de convertir les futurs impacts du changement climatique en opportunités. La construction d’un nouvel aménagement à Oberaletsch à caractère modulable permettrait de capter l’abondance des apports dans les prochaines décennies et de se préparer pour leur réduction attendue après 2050. Les effets combinés d’une nouvelle retenue et d’un moindre transit des apports en eau en rivière, réduiraient la mobilisation des dépôts de moraine et les apports en sédiments à Gebidem. Une exploitation coordonnée des deux aménagements permettrait des gains d’efficience dans l’usage de l’ensemble des ressources en eau, du territoire et des infrastructures, toute en réduisant et modulant les investissements en nouvelles installations.