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La concentration du travail reproductif, non-payé et invisibilisé, accompli historiquement dans l’intimité du foyer principalement par les femmes doit être contestée à travers la recherche d’une nouvelle forme de domesticité qui tienne compte de la collectivisation du travail reproductif. Dans une réflexion axée sur les commons et leur potentiel à faire émerger les problématiques de genre, de classe, de race et d’âge dans le logement, le projet renégocie les frontières spatiales et sociales au sein du foyer. En parallèle d’une recherche scénographique et expérimentale autour de la cuisine en situation durant le semestre, l’approche projectuelle matérialise le concept de Ezio Manzini de la transformative normality. Le projet contribue à une modification progressive du status quo en subvertissant localement le système. Le cas d’étude se situe à Lausanne, dans un îlot appartenant à la Société Coopérative d’Habitation, construit entre 1933 et 1947. Inscrit dans la continuité des principes coopératifs, hors du marché libéral et étatique, le projet se développe en une série d’interventions caractérisées par des scénarios évolutifs autour de la cuisine pour les habitant.e.x.s. La transformation graduelle et radicale de l’existant ambitionne donc de repenser le logement en prenant pour point de départ de la réflexion la cuisine entendue comme lieu de cristallisation des enjeux du travail reproductif. Touchant plusieurs échelles de la typologie, de l’immeuble au quartier, ce prototype social implique la reconfiguration de la forme d'habitat et du contrat social vers un mode de vie plus collectif.