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La prolifération des données numériques générées par les activités des utilisateurs sur leWeb et les réseaux sociaux, couplée aux capacités de traitement, de stockage et d’analyse des outils informatiques, invite le monde académique à repenser ses outils et terrains d’analyse. L’étude des pratiques et des représentations de mobilité des adolescents peut alors s’envisager par le prisme des digital methods (Rogers, 2013), c’est-à-dire en mobilisant des outils issus du numérique pour analyser des objets qui sont eux aussi « nativement » numériques (des wikis, des posts Facebook, des tweets, etc.). Cependant, les perspectives très prometteuses offertes par l’analyse de ce type de données ne doivent pas masquer leurs limites. Il importe par exemple de comprendre ce que l’on gagne et ce que l’on perd à chaque opération de « traduction » (Akrich, Callon, Latour, 2006) de la donnée, de sa collecte à son interprétation. Aussi, l’hybridation de ce type de méthode avec des méthodes qualitative et quantitative plus classiques peut être envisagée afin de tirer avantage des qualités de chacune pour combler leurs faiblesses respectives. Ce chapitre s’inscrit dans cette perspective. Il présente une méthodologie mixte conçue pour questionner les pratiques et les représentations de mobilité des adolescents. Celle-ci fait le pari de l’hybridation en associant une première analyse qualitative exploratoire réalisée à partir de millions de données issues de Twitter, une seconde analyse produite à partir d’une enquête quantitative issue d’un questionnaire diffusé sur Facebook, puis une troisième analyse effectuée grâce à une deuxième analyse qualitative fondée sur des entretiens semidirectifs. La première partie de ce chapitre précise le cadre conceptuel dans lequel notre méthodologie s’insère, ainsi que l’articulation séquentielle des trois méthodes ou types d’analyse utilisés. La seconde partie présente chacune de ces méthodes, et souligne leurs apports et faiblesses respectifs. Lorsque c’est le cas, nous précisons également comment les matériaux ou les résultats obtenus lors de la ou des phases précédentes, a pu, ou ont pu, irriguer l’élaboration d’une ou des méthodes suivantes. La dernière partie rend compte des différents types de combinaisons réalisés et évoque les enseignements de cette tentative d’hybridation du point de vue du croisement des méthodes et de celui des résultats.