α Virginis (Alpha Virginis / α Vir), également appelée de son nom traditionnel latin Spica, ou LÉpi en français (on trouve parfois aussi Spica Virginis, « L'Épi de la Vierge »), ou plus rarement Azimech, est l'étoile la plus lumineuse de la constellation de la Vierge, et la quinzième étoile la plus brillante du ciel nocturne. Elle est facile à trouver : il faut suivre la courbe de la Grande Ourse jusqu'à Arcturus dans le Bouvier, et poursuivre la route jusqu'à l'Épi. L'Épi forme, avec Arcturus et Régulus ou Denebola le triangle du printemps. Spica, qui est le nom aujourd’hui retenu par l'Union astronomique internationale (UAI) pour Alpha Virginis, vient de très loin. Les Latins l’on pris au grec Στάκος, « l’Épi » chez Aratos, qui n’est autre que le calque de l’akkadien d’AB.SÍN = Šubultu. Spica ou Spica Virginis a souvent été traduit en français pour « l’Épi de la Vierge», ou toute simplement « l’Épi ». Mais Spica n’est, dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603), que premier des noms de cette étoile, laquelle en possède quantité d’autres, venus au Moyen Âge par les traductions des textes arabes. Nous avons tout d’abord les noms associés Azimech, le plus fréquent et Alaazel, plus rare. Ils viennent tous deux de l’arabe السماك al-Simāk, qui est un nom de divinité antique chez les Sabéens de Ḥarrān (en français Carrhes, aujourd’hui en Turquie), dont le nom peut signifier, dans une vision cosmogonique, « le Soutien ». La XIV des manāzil al-qamar ou « stations lunaires » lui a été dédiée. Son nom complet est, dans les calendriers arabes anciens, السماك الأعزال al-Simāk al-Aczal, « le Simak Désarmé », de façon à le distinguer de l’autre Simāk', qualité d’al-Rāmiḥ"", « l’Armé » (voir Alpha Bootis/α Boo, soit Arcturus. Tandis que le premier nom, Azimech, apparaît dès l’an mil avec les premières listes latines de stations lunaires, le second, Alaazel vient dans le siècle qui suit avec les traductions des traités de fabrication et d'usage de l’astrolabe, car α Vir est une étoile marquée sur l'instrumentVoir Roland Laffitte, « Les étoiles de l'astrolabe » in Le ciel des Arabes.