vignette|Joshua Norton mangeant de la viande alors que ses deux chiens quémandent des restes (San Francisco dans les années 1860). Le carnisme est un concept utilisé dans les discussions sur les relations entre l'humanité et les animaux, défini comme une idéologie dominante justifiant la consommation de viande. Le terme a été inventé par la psychologue sociale et écrivaine Melanie Joy au début du , qui le présente comme un système de croyance soutenant la consommation de viande, sans jamais la contester. Elle le qualifie d'idéologie, dominante dans une société où la consommation de viande serait la norme, mais également invisible. Auparavant ce mot a été utilisé pour désigner la consommation ou l'abus de nourritures carnées. Les contours précis de ce néologisme de sens et le caractère invisible du carnisme ne font pas consensus, y compris au sein des milieux véganes. Jusqu'au début du , le terme « carnisme » (en anglais carnism) désignait parfois le fait de consommer de la viande, éventuellement de façon excessive. Il a été redéfini en 2001 par la psychologue sociale Melanie Joy. Celle-ci lui donne alors le sens nouveau d'une idéologie qui justifie la consommation de viande par les humains. Selon Joy, c'est parce que le carnisme est une idéologie dominante qu'il est resté anonyme et invisible ; de ce fait, manger de la viande est perçu comme normal, naturel et nécessaire, et non comme un acte facultatif. Pour Joy, au contraire, manger de la viande est un choix soutenu par des croyances explicites ou tacites. vignette|Berthe Morisot, Jeune Fille au chien, huile sur toile. Elle soutient qu'à cause de la violence inhérente au carnisme, cette idéologie recourt à un ensemble de mécanismes de défense sociaux et psychologiques qui déforment les perceptions des humains et bloquent la sensibilité et l'empathie dont ils font preuve à l'égard d'autres espèces. Selon Joy, les consommateurs de viande rejettent par exemple souvent l'idée que les animaux, notamment d'élevage, sont des êtres pensants.