est la traduction japonaise du terme ou « non-existence ») utilisé dans le taoïsme pour exprimer la vacuité. Ce terme a été introduit par syncrétisme dans le bouddhisme chan sous l'influence taoïste en Chine, puis lors de la diffusion de ce dernier, d'abord en Corée, dans le bouddhisme son, et enfin au Japon, dans le bouddhisme dit zen. Ce terme est aussi utilisé en chinois pour définir le bouddhisme, sous le nom de . On le retrouve également dans le non-agir taoïste (). Et on retrouve cette notion dans le monde indien (hindouisme, puis dans le bouddhisme), sous le nom de naiṣkarmya (नैष्कर्म्य). Bien que typiquement utilisé comme préfixe négatif pour exprimer la notion d'absence (ex. , ), le mot est plus connu en tant que réponse à certains kōan du bouddhisme zen. Le « Passage sans porte » (Wou-men-kouan, du , prononcé en japonais , recueil de koans du zen datant du , utilise le mot wu (en japonais mu) à la fois dans son titre et dans son premier koan « » ( ou, en japonais, « Le chien de Joshu » (趙州狗子) ou la « (Buddha-dhātu) du chien » (chinois : ; japonais 狗子仏性, kushi busshō), poème du bikkhu chinois, Zhaozhou Congshen (). Le Chan chinois nomme wúménguān (), ce qui est traduit en « la porte de l'éveil ». L'école japonaise rinzaï classe le kōan Mu comme 発心 « dont la résolution permet d'atteindre l'éveil », du chinois (). À ce titre il est proposé aux débutants qui recherchent le kenshō. Cas du « Passe sans porte »: Ce koan tire son origine du Zhaozhou Zhenji Chanshi Yulu (趙州真際禪師語錄), Le recueil des propos du maître chan Zhaozhou, koan 132: Le Livre de la sérénité ou Hóngzhì Chánshī Guǎnglù (宏智禪師廣錄), présente une version plus longue de ce koan, qui ajoute le début suivant à la version contenue dans le Zhaozhou Zhenji Chanshi Yulu. Dans ses écrits, Yasutani Hakuun-rôshi (1885–1973) explique que Kû, le cinquième élément du bouddhisme japonais et Mu sont foncièrement similaires. L'introduction du bouddhisme zen dans la culture occidentale a induit l'utilisation du mot « Mu » dans d'autres contextes modernes.