vignette|La Vocation de saint Antoine, par Aartgens, v. 1530, Rijksmuseum. Antoine de Padoue, futur prêcheur franciscain, trouve sa vocation en écoutant le sermon d'un prédicateur. Derrière ce dernier, sur une colonne, un petit tableau représente Moïse tenant les Tables de la Loi. Lhomilétique, du grec ancien , homiletikḗ téchnē (« art de convaincre une foule », de ὁμιλος, homilos, « attroupement »), est l'application des méthodes de la rhétorique au domaine religieux. Elle concerne l'art de l'éloquence des prédicateurs s'adressant à une assemblée. Dans l'histoire du christianisme, ses origines remontent d'abord au judaïsme post-exilique, puis au Nouveau Testament et enfin, dans l'élaboration de ses règles, à Augustin. L'homilétique aborde l'homélie en tant que processus de communication en appliquant les méthodes de la rhétorique classique. Elle analyse en termes scientifiques les règles à observer pour qu'un sermon soit aussi satisfaisant que possible, dans la forme comme dans le fond. En ce sens, elle se fonde sur les trois grands critères de l'art oratoire : l'invention ou heurésis (la définition du message à transmettre et des arguments pour l'étayer), la composition (la mise en forme du contenu) et la mémorisation (la fixation dans la mémoire des auditeurs). Sa principale particularité, par rapport à la rhétorique traditionnelle, est sa relation avec le texte biblique. Celle-ci varie en fonction des époques mais aussi des cultures. L'homilétique relève à la fois de la théologie pratique et de la théologie pastorale. Cette double orientation est liée au fait que, historiquement, sa mise en œuvre a précédé sa théorisation. vignette|redresse|Esdras, illustration du Codex Amiatinus. Dans le judaïsme, la coutume de lire et d'expliquer une partie de la Torah à l'assemblée n'est attestée nulle part avant l'exil à Babylone ; elle remonte très probablement à Esdras, au avant Jésus-Christ. La prédication dans la synagogue, ou derashah (דרשה, du verbe דָּרַשׁ), semble en tout cas une institution déjà bien établie au siècle suivant.