Le classicisme français est un mouvement culturel, esthétique et artistique, défini après coup par les critiques du , qui se développe en France et exerce une influence notable en Europe à la limite des s, de 1660 à 1725 environ. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s'incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une esthétique fondée sur l'inspiration des Anciens. La centralisation monarchique, qui s'affirme dès 1630 sous l'autorité de Richelieu d'abord, puis de Mazarin et de Louis XIV, dépasse le cadre politique pour toucher le domaine culturel. Doctes et littérateurs regroupés dans diverses académies inventent alors une esthétique fondée sur des principes assez contraignants, en particulier les règles du théâtre classique, qui doivent permettre la production d'œuvres de goût inspirées des modèles de l'art antique et marquées par l'équilibre, la mesure et la vraisemblance. Le classicisme concerne la littérature du , en particulier le théâtre, et les arts plastiques : peinture, sculpture et architecture. La musique baroque française, contemporaine du courant classique, s'adresse au même public et partage des principes communs. La notion de « classicisme » pose des problèmes de définition. À l'origine, le terme classicus désigne en latin la classe la plus fortunée de la société. Par glissements successifs, le terme a désigné la dernière classe des auteurs, c'est-à-dire les écrivains de référence, ceux qu'on étudie dans les classes. Voltaire, en 1761, parle des « auteurs classiques » français du mais cet emploi est longtemps peu répandu ; il est repris par Dumarsais dans l'Encyclopédie. Voltaire développe l'idée d'un parallèle entre plusieurs époques privilégiées de l'histoire de la culture : . Le terme de classicisme est utilisé pour la première fois par Stendhal en 1823 dans Racine et Shakespeare pour désigner les œuvres qui prennent pour modèle l'art antique par opposition aux œuvres romantiques.