Jean-Denys Vesco, Youcef Mezzour
Le Maroc a connu au XXe siècle un exode rural massif de la population des villes de l'intérieur du pays vers la côte atlantique, sur l'axe Casablanca-Kenitra devenu le cœur économique du pays. Les nouveaux arrivants se logent dans des bidonvilles situés à la périphérie des centres historiques européens. Le service de l'urbanisme développe alors une stratégie de résorption des bidonvilles basée sur la création de cités satellites. Issue des principes du “zoning”, Rabat, capitale administrative, a connu un développement linéaire formé de strates parallèles au rivage. La première, au bord de l'Atlantique, est le réceptacle d'un territoire d'expérimentations urbanistiques où se concentrent ses quartiers populaires. Ces derniers, bordés par la ville industrielle, accueillent le réservoir de main d'œuvre nécessaire à son fonctionnement. Enfin, après la voie ferrée se développe la ville universitaire. L'objectif du projet est d'achever le processus de résorption des bidonvilles. Le relogement des deux bidonvilles restant est l'opportunité de créer un lien transversal entre les couches de la ville tout en connectant les infrastructures de transport nationales (gare routière) et urbaines (tramway). Depuis la passerelle piétonne, qui permet de franchir la voie ferrée séparant la ville universitaire de la gare routière, les logements projetés selon un plan à tiroir s'égrènent le long d'un parc qui offre une alternative de mobilité douce pour rejoindre facilement le bord de l'océan.
2013