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La conception géométrique (geometric design) d’une infrastructure routière est une activité de base de l’ingénieur civil projeteur. Les choix effectués lors de cette phase initiale de l’étude ont des conséquences tout au long du cycle de vie de la route, notamment au niveau de l’exploitation et i.e de la sécurité routière. La géométrie routière, que l’on peut définir comme étant l’enchaînement de divers éléments tridimensionnels constituant la voie de circulation, est une des trois composantes du système route, qui comprend aussi le véhicule et l’usager. La géométrie influence directement le comportement de l’usager, l’amène à effectuer certaines opérations de conduite (freiner, se déporter, etc.) et engendre des effets dynamiques sur le véhicule. Il s’agit donc d’un facteur important permettant de comprendre les causes d’accidents, facteur qui est cependant à analyser conjointement avec les autres effets concomitants (revêtement, structure du trafic, etc.). Les nouveaux paradigmes sociétaux, tel la durabilité et le principe de précaution, imposent à la société, i.e aux exploitants, la nécessité de repenser de manière différente la sécurité routière. Une notion telle que « Vision Zéro », basée entre autres sur la réalisation d’une route qui pardonne les erreurs humaines, constitue une révolution copernicienne : l’usager n’est plus vu uniquement comme étant un élément disturbant, car humain et donc faillible et imprévisible, du système route mais plutôt comme étant un élément endogène inhérent à ce système et dont on doit considérer les caractéristiques propres. Les limites des influences de la formation et de la répression sur cette composante sont flagrantes et amènent ainsi à repenser l’approche de la sécurité routière en tenant compte de ce fait : l’homme est perfectible mais ne sera jamais parfait. La performance de la géométrie d’une infrastructure routière consiste à en déterminer la qualité par rapport aux attentes relatives à la circulation d’usagers définis sur celle-ci. Cette performance géométrique est analysée au sein d’audits de sécurité routière. Ceux-ci peuvent être réactifs, en étant couplés à une analyse des accidents, ou préventifs, en décelant pour une infrastructure routière existante ou projetée les dangers potentiels. La problématique de la qualité géométrique des réseaux routiers existants consiste dans le fait que la conception géométrique de ceux-ci est parfois sommaire ou inexistante : l’acquis historique de voies de communication, qui ont été transformées au fil des usages successifs et au coup par coup, entraîne une forte hétérogénéité de la qualité des réseaux routiers, qui ne sont parfois que peu fonctionnels. Dans cette intervention, un rappel des facteurs géométrique intervenant dans l’analyse de la qualité géométrique d’une infrastructure routière est effectué. Si ces éléments de bases semblent évidents, force est de constater toutefois qu’ils deviennent de plus en plus le parent pauvre des projets routiers, ce qui entraîne parfois de fâcheuses conséquence sur la sécurité des usagers. L’analyse de la géométrie menée dans le cadre d’un diagnostic d’infrastructure routière se réalise par plans successifs, ce qui ne manque pas d’amener des difficultés quant à la compréhension des effets, notamment visuels, de cet objet tridimensionnel qu’est la route. Les critères déterminants des performances de la géométrie d’une route dépendent des dimensions et du comportement dynamique des véhicules ainsi que du confort des usagers. La vitesse des véhicules est le principal paramètre intervenant dans l’analyse de la géométrie routière. Le diagramme de vitesses, qui est la représentation graphique de l’évolution de la vitesse théorique d’un véhicule tout au long du tracé de la route, est un outil indispensable de l’audit de sécurité routière. La notion de vitesse de projet Vp telle qu’elle est préconisée par les normes routières suisses n’est cependant pas satisfaisant pour déceler, dans certains cas, de mauvaises performances géométriques. Ceci est dû au fait que la vitesse maximale dépend des valeurs légales, ce qui est parfois très restrictif, car elle peut être très proche de la vitesse de base VA, et correspond mal à la réalité. Afin de mieux déceler les problèmes inhérents à la circulation d’un véhicule le long de la route, la notion de la vitesse de sécurité VS est proposée. L’usager adapte alors son comportement uniquement aux conditions de la route, ceci de manière sûre, et n’est pas influencé par les limites légales. Les valeurs limites utilisées pour déterminer la qualité de différents paramètres géométriques sont déterministes alors qu’elles représentent des situations pouvant être très variées. De plus, les sources amenant à ces valeurs sont parfois obsolètes ou fortement réductrices, ce qui ne manque pas de s’interroger sur leur pertinence. Une réflexion est à mener sur la définition de situations représentatives pouvant mieux correspondre à la réalité des infrastructures routières, sans toutefois réaliser des infrastructures routières correspondant à des situations extrêmes en tout points. Les audits de sécurité routière sont de activités de contrôle et de diagnostic d’une infrastructure routière qui sont en plein développement. Il est présenté ici une trame des principales phases de l’audit de sécurité routière basé sur la géométrie routière. La notion de risque spécifique routier dû à la géométrie est mis en corrélation avec une analyse fonctionnelle de l’infrastructure routière et amène à des définir les notions de degrés de sécurité localisés (endroits particuliers) ou globaux (tronçon de route). L’ordonnancement des degrés de sécurité permet ensuite d’établir une planification des mesures d’assainissement, analysées selon leur efficacité atteinte des objectifs) et leur efficience (rapport coûts / bénéfices).