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L’architecture prend souvent le parti élitiste de s’adresser à la mince frange de population ayant fait le choix de s’éduquer pour en saisir les subtils secrets, laissant les autres hors-circuit, alors qu’ils en seront pourtant les usagers majoritaires. Dans un premier temps, le projet propose ainsi un vocabulaire architectural appuyé purement sur des considérations visuelles et sensorielles, un langage viscéral basé sur des concepts organiques liés au règne animal. Il est présenté tel un catalogue de textures formant un mur de curiosités bio-inspirées, susceptibles d’être appliquées dans un projet architectural. Chacune de ces compositions aura comme potentiel de servir, à travers un projet, à raconter une histoire et générer des expériences intelligibles par tous. Dans un second temps, en prenant comme point de départ l’un des éléments de ce catalogue, je m’attelle à démontrer les possibilités d’usage de ce langage dans un projet de pavillon public d’apparence dynamique, grâce à sa capacité à jouer avec le soleil, le vent et l’eau. Sous les traits d’une toiture ajourée en bois pourvue de longs tissus flottant librement, la texture choisie réagit à son contexte par son échelle, ses dimensions, sa forme et ses détails de mise-en-œuvre. Le résultat est une architecture sensible plutôt qu’intellectuelle, qui exprime l’image forte et remarquable d’une canopée donnant vie à un lieu populaire mais sous-exploité, à peine revalorisé par les bars éphémères et les timides aménagements actuels.