L’histoire économique est une discipline de la recherche historique ayant pour objet l’étude des économies ou des phénomènes économiques du passé et leur évolution dans le temps. Il ne faut pas la confondre avec l’histoire des concepts, doctrines et théories économiques, car elle est à prendre dans le sens de l’histoire économique des êtres humains. L’histoire économique combine à la fois des méthodes de recherche propres à l’historien et d’autres purement économiques, comme les statistiques.
La protohistoire économique existe déjà au XVIIe siècle. Cependant, elle n’émerge comme discipline académique qu’à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Elle apparaît en Allemagne notamment grâce à Friedrich List, Bruno Hildebrand, Karl Knies, Wilhelm Roscher, Carl Menger. Cette discipline se répand, dans un premier temps, en Grande-Bretagne où on préfère parler d’économie politique et ensuite aux États-Unis après 1880. Son nom évolue en « histoire économique » et elle est considérée comme une science sociale. La première chaire d’histoire économique est créée à Harvard en 1892 par .
Selon certains historiens, l’histoire économique proclame la relativité de toute théorie économique, la prépondérance de l’étude historique pour les problèmes économiques ainsi que l’utilisation de lois économiques. En effet, il faut garder en mémoire que les premiers historiens de l’économie ont travaillé dans le secteur économique ou ont été professeurs d’économie. Par la suite, historiens et économistes se séparent dans le but de créer, dès 1892, une méthodologie propre à l’histoire économique basée sur la quantification.
En Allemagne, comme aux Etats-Unis, l’histoire économique est, à ses débuts, fortement liée à la construction de l’État-nation et donc de l’identité nationale.
En 1883, surgit un des premiers conflits méthodologiques : Gustav Schmoller estime qu’une théorie économique n’est valide que si elle se base sur une analyse historique de la société.