Le terme de social-démocratie désigne un courant politique et économique, apparu au , qui tend à incorporer certains éléments du socialisme dans une économie capitaliste et libérale. L'expression recouvre à la fois la dénomination employée par divers partis socialistes, la forme d'organisation de ceux-ci, un courant idéologique et une pratique politique.
Historiquement, le nom de social-démocrate a été, et est toujours, utilisé par les partis socialistes de divers pays, notamment en Allemagne et en Scandinavie mais également dans des pays extra-européens. En France, l'appellation a été employée par François Hollande pour définir sa politique. Au Canada, particulièrement au Québec, le terme désigne les partis prônant l'État-providence et par le fait même une intervention plus forte du gouvernement. Le terme de social-démocratie a pu, dans l'histoire, désigner des courants aussi bien réformistes que révolutionnaires : avec le temps, le sens du mot a évolué, jusqu'à désigner aujourd'hui, de manière quasi-exclusive, une forme réformiste et modérée du socialisme.
La social-démocratie européenne est, dans le dernier tiers du , fortement influencée par le marxisme et se définit notamment par une alliance étroite avec le syndicalisme. Par la suite, divisés en tendances réformistes et révolutionnaires, les partis sociaux-démocrates, et plus largement la Internationale, font l'objet d'une scission à la suite de la Première Guerre mondiale puis de la révolution d'Octobre : une partie des cadres et militants, tout en continuant à se réclamer du socialisme, crée des partis qui utilisent désormais l'appellation de communiste et intègre l'Internationale communiste après la création de celle-ci en 1919. Durant l'entre-deux-guerres, l'arrivée au pouvoir de partis sociaux-démocrates en Scandinavie accompagne l'évolution du terme de social-démocratie, rattaché désormais à une pratique politique modérée, à la protection sociale et à la recherche d'un consensus politique entre l'État, le patronat et les salariés.