La conférence de San Remo est une conférence internationale qui a eu lieu du 19 au dans le château Devachan à Sanremo (selon la graphie actuelle), en Ligurie, sur la Riviera italienne, après la Première Guerre mondiale. Elle était constituée par le Conseil suprême de guerre, composé de représentants des Alliés — des Britanniques, Français, Italiens, Grecs, Japonais et Belges — et en continuation de la conférence de la paix de Paris.
La résolution de San Remo, adoptée le , détermine l'attribution des mandats de classe « A » de la Société des Nations, pour l'administration de trois territoires anciennement ottomans au Moyen-Orient, alors indéfinis : « Palestine », « Syrie » et « Mésopotamie ».
Un des enjeux essentiels de cette conférence est aussi la répartition, entre les vainqueurs de la guerre mondiale, de l’exploitation des ressources pétrolières (industrie énergétique alors naissante) extrêmement importantes du Moyen-Orient (dans les actuels territoires irakien et syrien).
Le , le Comité supérieur plaça la Palestine et la Mésopotamie (l’équivalent de l’Irak du début du ) sous un mandat du gouvernement britannique. Les Français reçurent un mandat sur la Syrie et le Liban. Ces différents mandats (sur des territoires précédemment ottomans), décidés durant la conférence de San Remo, ne furent mis en application par la SDN que lors du traité de Sèvres, quatre mois plus tard en .
Originellement attribués à la France lors des accords secrets de 1916, les champs pétroliers du Nord de la Mésopotamie sont un sujet de dissension entre la France et son allié britannique. Initialement d’un point de vue stratégique, le Royaume-Uni préférait une Haute Mésopotamie administrée par la France pour ne pas avoir une zone d'influence jouxtant celle de la Russie (réminiscences du Grand Jeu), tactique devenue sans objet en 1919-1920, après le reflux de l'influence russe dans le Caucase à la suite de la guerre civile russe. De plus, une prise de conscience de l'importance croissante du pétrole dans la marine pousse les Britanniques à revenir sur leurs promesses.