La révolte arabe de 1916-1918 (ou grande révolte arabe) est une rébellion menée entre 1916 et 1918 à l'initiative du chérif de La Mecque, Hussein ben Ali, dans le but de participer à la libération de la péninsule Arabique, alors en grande partie occupée par l'Empire ottoman, et de créer un État arabe unifié, d’Alep en Syrie à Aden au Yémen, inspiré du nationalisme arabe.
La révolte atteint ses objectifs mais les Britanniques qui l'ont encouragée lorsqu'ils étaient en guerre contre l'Empire ottoman trahissent les promesses faites aux Arabes une fois la victoire obtenue. L'État arabe unifié ne verra jamais le jour.
Au début du , le Proche-Orient était presque entièrement sous la domination de l'Empire ottoman, dont le sultan était aussi le calife, commandeur des croyants. Un mouvement nationaliste arabe (nahda = réveil, renaissance) existait à l'état embryonnaire, en réponse au nationalisme turc alors en plein essor, mais sans structure centralisée. Il s'exprimait moins en revendications politiques qu'en aspirations à faire revivre l'héritage culturel – et notamment littéraire – arabe. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, les nationalistes arabes de la première heure recherchaient avant tout une reconnaissance de leur culture, qu'ils voulaient voir traitée d'égale à égale avec les autres civilisations, sans prétendre à une souveraineté étatique pour les pays de langue arabe.
La situation changea lorsque la Première Guerre mondiale commença à toucher le Proche-Orient. La confrontation entre l'Entente (Royaume-Uni, France, Russie) et les Empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Empire ottoman) vint politiser ce mouvement nationaliste, qui vit se préciser la possibilité de faire appuyer ses visées émancipatrices par la France et le Royaume-Uni. L'Entente ne commença à se montrer sensible aux intérêts des nationalistes arabes que lorsque le sultan, en sa qualité de calife, appela en 1914 au djihad contre les ennemis mécréants de l'Entente.