Dans la mythologie grecque, Éosphoros (, « porteur de la lumière de l'aurore ») et Hespéros (, « du soir ») sont deux frères qui personnifient l'« étoile du matin » (pour le premier) et l'« étoile du soir » (pour le second). Le premier représente la planète Vénus (visible un peu avant l'aurore), le second représente la même planète (visible après le crépuscule).
Les Romains ont assimilé Éosphoros à leur Lucifer et Hespéros à leur Vesper.
L'astre du matin, sous le nom d'Éosphoros (), apparaît pour la première fois dans Homère au chant XXIII, 226-227 de L'Iliade. La traduction de Frédéric Mugler fait commencer le nom Éosphoros par une minuscule ; rien ne permet donc d'assurer ici qu'il s'agit d'une personnification. L'aurore (), elle-aussi, est écrite par les éditeurs soit avec une minuscule soit avec une majuscule, alors qu'Homère, précédemment, l'avait clairement personnifiée (chants II, 48 ; VIII, 1 et 565 ; IX, 707 ; XI, 1-2 ; XIX, 1-2 ; XXIII, 109). En fait, les manuscrits anciens ne comportant ni majuscules ni minuscules, les éditeurs du texte grec font débuter le nom d'Eosphoros soit par un epsilon minuscule, soit majuscule. Toutefois, l'édition critique de référence par Dindorf donne un epsilon majuscule à Éosphoros. « Mais quand l'étoile du matin vint annoncer le jour et que l'aurore aux voiles de safran couvrit la mer, le feu du bûcher s'apaisa... » (il s'agit du bûcher de Patrocle). Hésiode (Théogonie, 375-383), quant à lui, personnifie l'astre du matin et lui donne une généalogie (les éditeurs modernes donnent ici à Eosphoros un epsilon majuscule) :« Unie d'amour à Crios, Eurybié, divine entre les déesses, enfanta le grand Astraios, et Pallas, et Persès qui entre tous brillait par son savoir. À Astréos (Ἀστραῖος, Astraîos), Éos (, l'Aurore) enfanta les vents au cœur violent : Zéphyr qui éclaircit le ciel, Borée à la course rapide, Notos enfin, naquirent de l'amour de la déesse entre les bras du dieu. Et, après les vents, déesse de l'aube, elle enfantait l'Étoile du matin () et les Astres étincelants dont se couronne le ciel.