Les Guaranis (en espagnol : Guaranís) forment un groupe de populations indigènes des régions amazoniennes du Brésil, d'Argentine, de Bolivie, de l'Uruguay et du Paraguay, de langue guarani, représentant environ . Une étude de 2014 révèle qu’une tribu brésilienne, les Guarani-Kaiowá, détient le taux de suicide le plus élevé au monde, du fait qu'ils ont été expulsés de leurs terres transformées en fermes d’élevage et en plantations de canne à sucre.
Cette population est d'autant plus menacée que le président Jair Bolsonaro soutenait activement le développement agricole jusqu'à la fin de sa présidence.
Les Guaranis forment une société qui a beaucoup intéressé les anthropologues, notamment Pierre Clastres, qui a noté qu'il n'existait dans cette culture aucun « État » et que si la tribu avait bien un chef, son rôle est limité. Il doit être un bon orateur, un bon chasseur et un bon mari. En outre, il n'a pas le pouvoir, « il est l'homme qui parle un point c'est tout ». C'est à travers ce chef que se déroulent les échanges de biens ou de femmes, par exemple.
Cette analyse est critiquée maladroitement et idéologiquement par le sociologue Jean-William Lapierre pour qui l'existence d'un pouvoir politique ne nécessite pas forcément la force : il existe d'autres formes de contraintes plus subtiles. Ce dernier observe que les rites d'initiation du début de l'adolescence sont très durs, prenant l'apparence d'une sorte de torture. Il en conclut que le chef n'a pas besoin de faire respecter la tradition car celle-ci est atavique. Enfin il critique la lecture idyllique de Pierre Clastres pour qui il n'y a pas de différenciation entre les uns et les autres : les hommes ont le droit de vie et de mort sur leur femme. Deuxième élément, il existe des « chefs de chasse » qui forment une sorte d'aristocratie, ce sont eux qui élisent le chef. Finalement, il existerait bien un pouvoir politique, mais diffus. Il faut donc parler en termes de gradation du pouvoir.
Fichier:Guarani Family.