Deșteaptă-te, române! (« Éveille-toi, Roumain ! ») est l'hymne national de la Roumanie écrit par Andrei Mureșanu (1816-1863), poète de facture romantique, journaliste, traducteur, un véritable tribun de l'époque marquée par la Révolution de 1848. La musique a été choisie parmi plusieurs chansons par Gheorghe Ucenescu (1830–1896), chanteur et professeur de musique, disciple et collaborateur d'Anton Pann.
Le poème Un răsunet (Un écho) d'Andrei Mureșanu, rédigé et publié pendant la Révolution de 1848 à Brașov, a été mis en musique en quelques jours seulement, puisqu'il a été chanté pour la première fois fin mai 1848 dans cette ville (la Révolution a commencé le 11 juin). Le poème deviendra hymne sous le titre Deșteaptă-te, române!, en remportant aussitôt un succès important, grâce à son message énergique et stimulant.
Dès lors, cet hymne a été chanté lors de tous les conflits importants, étant donné le message de patriotisme et de liberté qu'il véhicule. Ce fut le cas notamment lors de la révolution roumaine de 1989, remplaçant du même coup l'hymne communiste Trei culori (Trois couleurs).
Pendant quelques années, Deșteaptă-te, române! est l'hymne national de la Moldavie avant d'être remplacé en 1994 par l'hymne actuel, Limba noastră (Notre langue maternelle).
À partir de 1848, Deșteaptă-te, romane! est un chant très cher aux Roumains, leur insufflant du courage lors des moments cruciaux de la Guerre d'Indépendance (1877-1878) et lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. En particulier lors de la crise issue du coup d'État du , lorsque la Roumanie s'est détournée de l'Allemagne de Hitler et s'est jointe aux Alliés, cette chanson fut chantée spontanément par tous et diffusée par les stations de radio.
Une fois instaurée la dictature communiste le , lorsque le roi Michel a été forcé d'abdiquer, Deșteaptă-te, române! ainsi que d'autres marches et chants patriotiques ont été interdits. Si on les fredonnait, on risquait plusieurs années de prison. À partir des années 1970, la mélodie a pu de nouveau être chantée, mais sans les vers originaux.