L'ouvrier ou l'ouvrière est une personne qui loue ses services dans le cadre d'un travail industriel ou agricole en échange d'un salaire. Par définition, cette notion fait référence au statut du salariat et à l'exercice d'un travail manuel (ce qui exclut les employés de bureau).
Le développement de l'industrialisation et de la mécanisation va continuellement modifier le statut des ouvriers. Tout au long de cette évolution cette nouvelle forme de travail va s'accompagner de l'émergence d'un mouvement ouvrier et de la conscience ouvrière, de sa montée en puissance via les syndicats, afin de faire reconnaître leurs droits. Sur les plans social et politique, l'accroissement du nombre des ouvriers soulève des débats (la question sociale) ainsi que des réflexions et prises de position concernant l'existence et le destin d'une nouvelle classe sociale et économique : la classe ouvrière.
Terme issu du latin « operari » (ouvrer, soit agir, opérer, travailler avec ses mains) et « operarius » (celui qui fait). À la fin du , le terme évolue vers « overier » puis « ouvrier ».
Fin , le verbe « travailler » élimine progressivement la racine du terme « ouvrer » du fait de l'homonymie avec « ouvrir ». Se sont maintenues cependant certaines formes comme « ouvré », « ouvrable », « œuvre », « ouvroir ».
Ouvrière, le féminin d'ouvrier, est utilisée pour définir une femme exerçant le métier ouvrier.
À partir des années 1830, des enquêtes et des pétitions commencent à alerter sur le sort des enfants-ouvriers. En 1840, la publication de l'ouvrage de Louis René Villermé, Tableau physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie, a un fort retentissement. Son enquête décrit la « misère de l'enfant de 5 ans à 5 sous par jour pour quinze heures de travail. (...) Nourris d'un morceau de pain, ajoutant à l'exténuation du travail celle de la longue étape matin et soir, ils vivaient en pénurie de sommeil, de nourriture, d'habits. Affamés, transis, épuisés, battus (...) ils mourraient vite.