thumb|320px|Manuscrit en judeo-arabe du Guide des perplexes, Yémen, .
thumb|175px|Le Guide des égarés. Manuscrit du .
Le Moré Névoukhim (מורה נבוכים; dalālat al-ḥā’irīn littéralement, « Guide des perplexes »), souvent traduit en Guide des égarés, est l’œuvre majeure de Moïse Maïmonide (1135-1204), considéré comme le philosophe juif le plus marquant du Moyen Âge. Il a été rédigé autour de 1190 en judéo-arabe utilisant l’alphabet hébreu.
Le Guide des égarés a influencé toute la pensée philosophique juive ultérieure, qui s’y est constamment référée. Il est de même très présent dans les écrits chrétiens des penseurs médiévaux, que ce soit Thomas d'Aquin ou Maître Eckhart. Il était tenu en grande estime dans l'Université médiévale. Il est souvent considéré comme l’œuvre philosophique juive la plus importante de tous les âges.
L'auteur s'adresse à l'un de ses disciples, .
L’objet originel de l’œuvre est de résoudre la difficulté qui se présente à l’esprit d’un juif croyant et savant, entre interprétation philosophique et interprétation théologique de la Torah. En effet, selon l'interprétation ésotérique ou exotérique qui en est faite, les analyses résultantes peuvent, a priori, paraître contradictoires. Maïmonide a réussi à expliquer les anthropomorphismes bibliques, à dégager la signification spirituelle cachée derrière les significations littérales et à montrer que le spirituel était la sphère du divin. Le Guide représente une explication philosophique des écritures, une « science de la loi ». Il vise à sortir de son embarras celui qui éprouve de la perplexité devant certains énoncés bibliques lorsqu'ils sont pris au sens littéral.
Maïmonide rend connaissables, en termes d’expérience positive, Dieu, le prophétisme, la nature du mal, la divine providence, la nature de l’homme et de la vertu morale, la loi de Moïse, l’eschatologie, etc. Il élucide aussi de très nombreux passages, d’abord obscurs, des Écritures.
On trouve dans cette œuvre l'influence du Mizan al-'Amal (Critère de l'action) d'Al-Ghazali.