thumb|Le Sud-Est de l'Europe entre 1699 et 1739.
La question d’Orient est l'expression employée pour qualifier l’implication au en Méditerranée orientale et dans les Balkans des diverses puissances européennes (principalement la France, le Royaume-Uni et la Russie, ainsi que, dans une moindre mesure l’empire d'Autriche, l’Italie et l'Empire allemand) , profitant du déclin de l’Empire ottoman. De ce fait, il s'agit en réalité de la «question d'Occident», selon l'expression de l'historien britannique Arnold Toynbee (1889-1975).
La « question d’Orient » commence à être évoquée par cette expression seulement vers 1774, avec la signature du traité de Kutchuk-Kaïnardji qui donne d’importants privilèges politiques et commerciaux à la Russie (et à ses protégés, comme les marchands grecs d’Hydra). Mais elle avait commencé dès le traité de Karlowitz (1699, avec le grand recul turc en Europe centrale) et ne s’achèvera qu’en 1918, par la défaite de la « Sublime Porte », qui disparaît du paysage géopolitique en 1923, avec la signature du traité de Lausanne et le remplacement de l’Empire par la république turque. Le trait essentiel de cette période est le recul progressif de l'Empire ottoman dans un climat de rivalité entre les grandes puissances européennes. L'économie de l'Empire ottoman, caractérisée par un retard de développement et un endettement chronique, contribue à aiguiser les inquiétudes et les convoitises des puissances occidentales.
Plus spécifiquement en France, la « question d’Orient » fait référence à la politique d'intervention menée par les gouvernements successifs au : intervention en Grèce (1828), expédition d'Alger (1830), guerre de Crimée (1853-1856), expédition française en Syrie (1860-1861), etc.
Elle commence en 1804 avec le premier soulèvement des Serbes, et aboutit en 1815 à l'autonomie du pays, sur le modèle de celle des Principautés danubiennes, vassales de la « Sublime Porte » mais ayant leur propre gouvernement, constitutions, forces armées et flottes, et étant officiellement des États chrétiens où la religion d'État était l'orthodoxie, et non l'islam comme dans les provinces de l'Empire ottoman.