vignette|Les Monstres de Dino Risi, un classique de la comédie à l'italienne La comédie à l'italienne (commedia all'italiana) est un genre cinématographique né en Italie dans les années 1950 et 1960. En droite ligne de la Commedia dell'arte, l'art de la comédie est une des caractéristiques basiques du spectacle italien. Très tôt, le cinéma va marcher sur ses traces et ce sera d'autant plus aisé qu'il va s'agir d'une réaction au néoréalisme qui, dans l'après-guerre, porte un regard plus que sérieux sur la société de l'époque : défauts supposés, excès, abus, le rendu est noir et dramatique. Une première phase d'évolution du néoréalisme va consister à égayer un tant soit peu ce rendu : ce sera l'époque dite du néoréalisme rose où, tout en continuant de filmer des situations dramatiques et angoissantes, les réalisateurs vont ajouter des « happy endings », des fins moins pessimistes. La réalité italienne de l'après-guerre va, dès lors, bénéficier d'une lecture humoristique, souvent ironique. Les initiateurs de cette première tendance vont être Luigi Zampa avec ses films Vivre en paix (Vivere in pace) en 1947 et Les Années difficiles (Anni difficili) en 1948 et Renato Castellani qui réalise Mon fils professeur (Mio figlio professore) en 1946 et Deux sous d'espoir (Due soldi di speranza) en 1952 récompensé par le grand prix au Festival de Cannes 1952. Comme tout cinéma comique, la comédie italienne va avoir pour assise et moteur essentiel les acteurs. Dans la fin des années 1940 et le début des années 1950, le théâtre puis le cinéma comique italien voient émerger un personnage qui va devenir l'acteur emblématique de la comédie italienne : Totò s'est glissé dans le rôle d'un Italien misérable, en butte au chômage et à la petite délinquance, risible mais aspirant à la dignité. Quelque peu égaré, à ses débuts, dans des films de qualité très moyenne, il va devenir un acteur culte de la comédie.