La koula, ou kula en anglais, était un circuit traditionnel d'expéditions maritimes reliant sur des centaines de milles les populations qui habitent le Massim, dans l'est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et parlent des langues austronésiennes non-intercompréhensibles bien qu'elles appartiennent au même groupe des langues de la pointe papoue. La koula était le de colliers contre des bracelets, objets de prestige sans utilité pratique ni valeur marchande, autour desquels toute la société s'organisait.
À la différence du des Maori, ces échanges ont structuré une société matrilinéaire en un système non pas de mais de . Institution informelle observée dans les îles Trobriand par l'ethnologue Bronislaw Malinowski et décrit en 1922 dans son ouvrage Les Argonautes du Pacifique occidental, la koula, comme la des Papous du centre de la Nouvelle Guinée, illustre une économie fondée moins sur le commerce ou la guerre que sur le contre don, telle que l'a théorisée en 1924 l'anthropologue Marcel Mauss dans son Essai sur le don. Alain Testart l'analyse plus comme un échange que comme un don du fait que la contrepartie peut être exigée au besoin par la force.
Les échanges portaient sur deux types d'objets, des colliers et des bracelets de coquillages, appelés dans les îles Trobriand respectivement soulava et mwali. Chaque objet possédait un nom propre, lui donnant une valeur pratiquement personnelle. La valeur de ces objets n’était ni utilitaire, ni décorative, mais strictement cérémonielle et diplomatique. Ils sont d’ailleurs trop lourds pour être portés. Ils appartiennent à la catégorie des objets symboliques prisés, les vaygu’a. Les partenaires ne trouvaient aucune satisfaction en termes de richesse monnayable, mais les échanges conféraient aux individus qui y participaient, de près ou de loin, prestige social et renommée : plus l’objet est beau, plus la hiérarchie sociale est élevée et l’échange doit être équivalent. Un homme ne peut pas conserver l’objet pour toujours, et celui qui conservait un soulava ou un mwali plus de deux années perdait son allié.