L'hypothèse kourgane est l'hypothèse majoritaire chez les chercheurs et les historiens pour expliquer l'origine des langues indo-européennes. Cette hypothèse affirme l'existence d'une proto-langue, ou « langue originelle », parlée par une population qui aurait vécu dans les plaines steppiques du sud de la Russie. Introduite par Marija Gimbutas en 1956, cette hypothèse combine les données de l'archéologie avec celles de la linguistique pour tenter de localiser le foyer originel des Proto-Indo-Européens (PIE). Le nom vient du terme russe d'origine turque, « kourgane », qui désigne les tumuli caractéristiques de ces peuples et qui marquent leur expansion en Europe.
vignette|droite|Expansion du char et de la charrette AEC
Des philologues allemands sont les premiers à chercher un foyer indo-européen en dehors du Moyen-Orient. Theodor Benfey propose d’abord la Russie méridionale ; Otto Schrader précise ensuite la steppe pontique. En conséquence de la réfutation émise par Karl Penka, qui s’appuie sur un raisonnement racial pour argumenter un foyer situé en Europe, l’Europe occidentale ou centrale est retenue dès lors par la plupart des chercheurs. Toutefois, certains continuent à préférer un foyer steppique, notamment le philologue Karl Brugmann et les archéologues V. Gordon Childe et Ernst Wahle. C’est d’ailleurs Jonas Puzinas, archéologue lituanien et disciple de Wahle, qui favorise toujours la steppe pontique, notamment lorsqu’il est professeur de Marija Gimbutas. Cette dernière, en synthétisant les découvertes archéologiques soviétiques jusqu’alors ignorées par l’Occident, finit par élaborer l’« hypothèse kourgane » en 1956.
Cette hypothèse, qui a eu de fortes répercussions sur les études indo-européennes, suppose une expansion progressive de la « culture kourgane » depuis son bassin originel des régions du Dniepr, du Don et de la Volga (première moitié du millénaire avant notre ère), jusqu'à embrasser la totalité de la steppe pontique durant l'âge du bronze (première moitié du millénaire avant notre ère).