Fitna, au pluriel fitan, est un mot arabe utilisé pour désigner différents schismes politico-religieux, guerres civiles, rivalités et divisions entre les musulmans. Outre son sens premier, ce mot peut également être traduit par « trouble, révolte, agitation, sédition ».
On retient généralement six fitnas majeures :
Première Fitna (aussi appelée Grande discorde) de 656 à 661
Deuxième Fitna de 680 à 692
de 744 à 752
de 811 à 827
Cinquième Fitna (aussi appelée ) de 865 à 866
Fitna d'al-Andalus de 1009 à 1031
vignette|Aïcha, la veuve de Mahomet, a rejoint la bataille du Chameau, la première grande guerre civile entre musulmans à la suite de l'assassinat du calife Othmân ibn Affân. Cette guerre intestine est également appelée la Première Fitna. Aïcha était la seule femme dans la guerre. Ali captura Aïcha et lui pardonna, puis elle partit en retraite.
Le terme fitna provient originairement du lexique métallurgique, mais il est devenu plus commun dans les écrits apocalyptiques. On le trouve surtout dans les recueils de hadiths.
Il est habituellement utilisé pour se référer au schisme politico-religieux et à la guerre civile subséquente ayant suivi l'assassinat du calife Othman, en 656 et la bataille du Chameau appelée première fitna. La deuxième fitna désigne en général la guerre à l'intérieur du califat, lors du conflit entre les Omeyyades de 683 à 685. On parle aussi de fitna lors de la désintégration du califat de Cordoue en plusieurs fiefs indépendants, menant à l'époque des taifas.
Selon Gilles Kepel, « La fitna est traduite parfois par sédition, soit le fait que la communauté musulmane est fragmentée parce qu’elle a perdu le sens des proportions et de la réalité, de la maslaha, qu’elle est livrée aux démons de l’extrémisme et qu’elle va à sa perte. C’est le djihad qui revient comme un boomerang à l’intérieur et qui affaiblit la communauté. La fitna, c’est la hantise des oulémas depuis que l’islam existe.