Les courants de l'islam sont les différents mouvements, rites et écoles philosophiques qui sont progressivement apparus au cours de l'histoire de l'islam, à la suite de questions qui sont apparues autour de thèmes comme l'organisation du pouvoir politique, celle de la société, du culte.
Il s'agit essentiellement de questions pour lesquelles on ne trouve pas de réponse claire et univoque dans le Coran et dans la Tradition. La diversité des réponses et des interprétations sera à l'origine d'écoles dans les domaines de la jurisprudence et de la théologie.
Les principaux courants proviendront de la grande division entre kharijisme, sunnisme et chiisme, chacun d'eux se ramifiant à son tour. Ainsi — pour s'en tenir ici à quelques grandes subdivisions qui elles-mêmes donneront souvent lieu à de nouvelles subdivisions — on aura dans le kharijisme différents courants (dont le seul survivant est l'ibadisme), dans le sunnisme les quatre grandes écoles juridiques, et dans le chiisme les courants duodécimain, zaydite et ismaélien. On mentionnera aussi le soufisme, qui connaît de nombreuses voies (liées soit au chiisme soit au sunnisme), mais aussi, plus tardivement, des courants qui ne dépendent pas de la division « initiale » entre kharijisme, sunnisme et chiisme, comme le coranisme ou le murjisme. Enfin, on trouve des courants plus récents comme le wahhabbisme (qui remonte au ) ou le Nation of islam apparu au début du .
On commencera par poser une sorte de cadre dans lequel s'inscrit la diversité des courants de l'islam, en nous appuyant sur les remarques éclairantes de deux islamologues. D'une part, Henri Laoust souligne l'identité de l'Islam, qui est contenue dans la double affirmation fondamentale de la shahada : Il n'y a d'autre dieu que Allah, et Mahomet est son envoyé. Cette proclamation se traduit par l'acceptation du Coran et la reconnaissance de la mission de Mahomet. Cependant, poursuit Laoust, au-delà de ce socle constitutif, l'Islam n'est pas un:
De son côté, Louis Gardet relève dans Les hommes de l'islam que les différences entre les courants de cette religion s'inscrivent dans une dialectique de l'unité et de la diversité.