vignette|300px|Le poète comme graphiste : « art prolétarien » dans une affiche de l'époque de la guerre civile par le poète futuriste Maïakovski, publiée par Narkompros.Maïakovski fait usage du pochoir, poésie d'agitation simple, et de graphiques primitifs pour créer un effet d'art presque folklorique.
La littérature prolétarienne est un courant littéraire qu'Henry Poulaille, fondateur du Groupe des écrivains prolétariens de langue française, connu aussi sous le nom d'« école prolétarienne » (terme que Poulaille désapprouvait), fut le premier à définir et organiser en France dans les années 1930.
Est défini par Poulaille, comme auteur prolétarien tout auteur :
né de parents ouvriers ou paysans,
autodidacte (ayant quitté tôt l'école pour travailler, ou à la rigueur ayant bénéficié d'une bourse — en général pour devenir instituteur dans le système primaire, « l'école des pauvres », à l'époque où deux systèmes scolaires cohabitaient),
et qui témoigne dans ses écrits des conditions d'existence de sa classe sociale.
La définition première précise aussi que l'auteur prolétarien doit continuer de gagner sa vie comme ouvrier ou comme paysan, mais plusieurs auteurs faisant exception à cette règle (à commencer par Poulaille lui-même qui a exercé divers métiers de 13 à 27 ans, mais s'est consacré ensuite à des activités moins « ouvrières » dans l'édition et le journalisme) sont cependant considérés comme auteurs prolétariens, du fait que leurs ouvrages et leur action restent orientés vers la défense du prolétariat et d'une expression littéraire spécifiquement ouvrière.
La littérature prolétarienne, entendue comme « des écrivains s'intéressant au prolétariat, et écrivant sur lui », ne se résume donc pas au groupe initié par Henry Poulaille dans les années 1930. Elle s'est développée et continue son expression sous des formes diverses et hors de toute « école littéraire ».
Marcel Martinet est le premier à tenter de définir une culture spécifiquement prolétarienne.