Le roman social est un genre littéraire qui dénonce, généralement par le biais d'une fiction réaliste, des problèmes sociaux et leurs effets sur les personnes ou groupes qui en sont victimes, issus des classes populaires (la classe ouvrière le plus souvent, mais aussi la paysannerie).
Parmi ses thèmes les plus fréquents on trouve les inégalités économiques et sociales, la pauvreté et ses corollaires (famine, chômage, insalubrité et promiscuité au sein du logement), les conditions de travail, la santé (alcoolisme, maladies contagieuses, mortalité précoce, hérédité), la violence (familiale, criminelle, politique) et la répression politique et antisyndicale.
Le roman social apparaît au , époque à laquelle les romanciers mettent la fiction au service d’une vision politique et/ou sociale. Le roman permet à son auteur de dénoncer les pouvoirs politiques et les vices du siècle. En déléguant la parole à un personnage, la littérature se révèle une arme de choix contre les censeurs.
L'âge d'or du roman social sera le , où la censure est plus légère, et où la révolution industrielle en Europe de l'Ouest bouleverse l'ordre de la société, avec la redistribution des richesses en faveur de la bourgeoisie, les migrations vers les villes, l'apparition de la classe ouvrière et l'évolution des mœurs. En France, après le déclin du romantisme, le roman-feuilleton réaliste touche un large public, avec un accent sur les questions sociales. Des auteurs parmi les plus importants du siècle signent des livres que l'on pourrait qualifier de « romans sociaux », comme Balzac et sa Comédie humaine, George Sand avec Le Compagnon du Tour de France (1840), La Mare au Diable (1846) et La petite Fadette (1849) ; Victor Hugo avec Les Misérables (1862), et bien entendu Zola qui porte le concept à son expression la plus aboutie et la plus radicale dans les années 1860 à 1900.
Au , le spectre des questions abordées par le roman s'élargit encore, contribuant à rendre plus flous les contours du roman social, qui n'a jamais véritablement été un genre littéraire.