Dans le catch, le mot anglais kayfabe (, KAY-fayb) désigne le principe de donner l'illusion que les combats de catch ne sont pas arrangés. Par le passé, il s'agissait clairement de tromper l'audience et cette obligation était imposée dans le métier pendant et en dehors des galas, pour préserver à tout prix l'illusion de la réalité des combats.
Dans son sens moderne, il s'agit d'une simple convention d'immersion dramatique, celle de « rester en personnage », comme lors d'une représentation théâtrale. Le principe du kayfabe vise à susciter et protéger la suspension consentie de l'incrédulité du spectateur afin qu'il s'immerge pleinement dans les rivalités, les storylines et les gimmicks qui lui sont présentées. Un catcheur qui brise cette convention pendant un show est comme un acteur qui dévoile qu'il n'est pas son personnage devant la caméra. Mais les professionnels du métier s'expriment maintenant plus volontiers sur la réalité du spectacle en dehors des galas.
Le catch lui-même et certains termes qui y sont liés tirent leurs origines des fêtes foraines qui prospèrent au tout début du . Les origines précises du terme kayfabe n'ont pas été établies avec certitude mais l'explication suivante est la plus courante : en Amérique du nord, les forains de l'époque se nomment et utilisent un jargon codé, le carny (issu de l'anglais carnival qui désigne un carnaval itinérant, autrement dit une fête foraine). Ce langage est une forme de pig latin qui use d'une technique proche du verlan pour former des mots-clefs secrets qui ne seront reconnus par les seuls initiés. Les mots anglais « be fake » que l'on pourrait traduire en français par « joue la comédie », deviennent en intervertissant syllabes et mots ke-fa be, ce qui donne avec la prononciation anglaise le mot kayfabe. Dans l'éventualité où un lutteur forain serait surpris agissant différemment de ce que l'on pourrait attendre du personnage inventé qu'il incarne, ce mot, prononcé rapidement par un complice vigilant, lui permet d'ajuster rapidement son attitude pour préserver l'illusion.