vignette|redresse=1.5|Des corps francs à Berlin en 1919.
Un corps franc (appelé Freikorps en allemand) est un groupe de combattants civils ou militaires rattachés ou non à une armée régulière et dont la tactique de combat est celle du harcèlement ou du coup de main.
Il peut également s’agir d’unités paramilitaires organisées par un État, ou d’unités formées spontanément par des civils.
Parfois improvisés et sous-équipés, les corps francs sont généralement dotés d’un encadrement autonome.
Le statut des membres des corps francs a prêté à débat, concernant leur traitement en tant que prisonnier de guerre ou non dans le cadre du droit public international, et notamment des conventions de Genève.
En Suisse, les corps francs ont une longue histoire. Appelées Freischaren , elles étaient des troupes constituées spontanément, en dehors de tout contrôle gouvernemental, parfois à l’occasion d’un carnaval. On peut aussi assimiler aux corps francs les Blutharsten, Freiharsten, Freiheiten, intégrés à l’armée régulière et chargés des opérations de reconnaissance. Déjà existant au début du , ils deviennent autonomes au siècle suivant. Plusieurs fois, leur action est décisive pour la victoire au . Considérés comme incontrôlables, ils entraînent parfois toute la Confédération dans des guerres extérieures dans la deuxième moitié du . Les corps francs se manifestent en 1477, lors de l'expédition de la Folle Vie, où ils se rassemblent sans ordre de mobilisation et marchent sur Genève pour obtenir leur part de butin. Cet aspect d’unités libres, où le commandement militaire est collectif, fait que le gouvernement a de moins en moins recours à eux : ils disparaissent quasiment des opérations régulières au , même si la tradition de ces corps se maintient en Suisse au , dans les Grisons.
Les corps francs menèrent deux tentatives de coup d'État contre le canton de Lucerne, en 1844 et 1845, qui échouèrent toutes les deux.
Les motivations des membres des corps francs sont de trois ordres, obtenir ou retrouver le droit de cité, gagner une part de butin, faire triompher des revendications politiques, ou territoriales.