Suyab (en persan : سوی آب ; en chinois : 碎葉 / 碎叶 ; en pinyin : Suìyè ; aussi connue comme Ordoukent, aujourd'hui Ak-Beshim) est une ancienne ville sur la route de la soie, située à quelque au nord-est de Bichkek, et à au sud-est de Tokmok, dans la vallée du fleuve Chu, actuel Kirghizistan.
Cet établissement de marchands sogdiens apparut le long de la route de la soie vers les – s. Le nom de la cité dérive de celui de la rivière Suyab dont l'origine est iranienne (suy + persan ab signifiant « eau », « rivières »). Ce nom est attesté pour la première fois par le moine bouddhiste chinois Xuanzang qui traversa la région en 629 :
Sous le règne du Khagan , Suyab est la principale capitale du khaganat des Köktürks occidentaux. Le Khagan possédait également une capitale d'été à Navekat, près des sources au nord de l'actuelle Tachkent dans la vallée du Talas. Ces capitales étaient réputées les plus occidentales du khaganat. Une symbiose entre Sogdiens commerçants et Köktürks nomades semblait avoir cours : tandis que les premiers s'occupaient de la prospérité économique de la cité, les seconds se chargeaient de la défendre.
À la suite de la chute du khaganat occidental, la cité fut annexée par la dynastie Tang (Taizong) dont elle constitua un avant-poste militaire entre 648 et 719. Une forteresse chinoise y est construite en 679 et le bouddhisme s'épanouit. Selon certains témoignages, le grand poète Li Bai naquit à Suyab. La cité fut détruite en 748 par Ban Chenxiang, gouverneur militaire de Beiting (Beshbalik). Parmi les ruines de la ville, le voyageur chinois Du Huan qui se rendit sur place vers 750 trouva intact le monastère bouddhique de Dayun, là même où la princesse Jiaohe (交河公主), fille de Ashina Huaidao (阿史那怀道), avait l'habitude de résider.
Suyab constitua — avec Kucha, Khotan et Kachgar — l'une des Quatre Garnisons du protectorat d'Anxi (安西四鎮) jusqu'en 719, date à laquelle elle fut remise à Sulu, Khagan des Türgesh (突騎施, Tuchishi), désigné comme « loyal et obéissant Khagan » par la cour chinoise.