En géométrie différentielle, le théorème de Hilbert, publié par David Hilbert en 1901, affirme qu'on ne peut pas représenter le plan hyperbolique dans l'espace usuel, ou plus rigoureusement qu'il n'existe pas de surfaces régulières de courbure constante négative immergées isométriquement dans .
David Hilbert publia son théorème sous le titre Über Flächen von konstanter Krümmung (Sur les surfaces de courbure constante) dans les Transactions of the American Mathematical Society (1901, vol. 2, p. 87-99).
Peu après, une démonstration différente fut proposée par , sous le titre Sur les surfaces à courbure constante négative (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1902).
Une importante généralisation fut obtenue par Nikolai Efimov en 1975, montrant qu’il n’existe pas non plus de submersion du plan hyperbolique.
Un énoncé rigoureux du théorème est que
La démonstration est complexe et passe par une série de lemmes. L'esquisse qui suit, proche de la preuve de Hilbert, mais s'appuyant sur la présentation faite dans les livres de Do Carmo et Spivak, consiste essentiellement à montrer l'impossibilité d'une immersion isométrique d'une surface (déduite de et isométrique au plan hyperbolique ) vers l'espace euclidien .
On commence, sans perte de généralité puisque les similitudes de multiplient la courbure par une constante, par supposer . L'application exponentielle est un difféomorphisme local (en fait, un revêtement, d'après le théorème de Cartan-Hadamard), elle induit donc un produit scalaire (et une métrique) en chaque point de le plan tangent à en . On note ce plan muni de cette métrique ; si est une immersion isométrique, il en est de même de . On montre successivement que et sont isométriques, que est d'aire infinie, et que l'aire de l'image de par est finie, d'où la contradiction cherchée.
Lemme 1 : et sont isométriques.
Définissant comme variété riemannienne, on construit une application par l'intermédiaire des applications exponentielles vers les plans tangents, et on applique des résultats de géométrie différentielle pour montrer (théorème de Minding) que est une isométrie locale, puis ( étant simplement connexe) que est une isométrie globale.