En épistémologie, lanti-fondationnalisme (aussi appelé non-fondationnalisme) est, comme son nom l'indique, un rejet du fondationnalisme, c'est-à-dire le rejet de ce qu'il y ait des principes épistémologiques ou des croyances fondamentales qui servent de fondation à la connaissance.
Les anti-fondationnalistes se livrent à des attaques logiques, historiques ou généalogiques sur des concepts fondationnels (voir en particulier Nietzsche et Foucault), souvent associées à d'autres méthodes pour justifier et prolonger une enquête intellectuelle, telles que la subordination pragmatique de la connaissance à l'action pratique. Foucault a rejeté la recherche d'un retour aux origines comme relevant de l'essentialisme platonicien, préférant insister sur le caractère contingent des pratiques humaines.
Les anti-fondationnalistes s'opposent aux méthodes métaphysiques. Les anti-fondationnalistes éthiques sont souvent critiqués pour leur relativisme moral, accusations qu'ils contestent en offrant des méthodes alternatives de pensée morale dont ils prétendent qu'elles ne nécessitent pas de fondations. Ainsi, tandis que Charles Taylor accuse Foucault de n'avoir « aucun ordre de la vie humaine, ou de ce que nous sommes, ou de la nature humaine, auquel on puisse faire appel afin de juger ou d'évaluer entre modes de vie », Foucault insiste néanmoins sur la nécessité de poursuivre l'enquête éthique « sans » système universel auquel on puisse se référer.
Niklas Luhmann utilise la cybernétique pour contester le rôle des unités fondamentales et des certitudes canoniques.
Les anti-fondationnalistes s'opposent aux visions totalisantes de la réalité sociale, scientifique ou historique, considérant qu'elles manquent de légitimation et préférant les récits particuliers à la place. Aucune totalité sociale mais une multitude de pratiques singulières et concrètes, . Dans un tel , il n'y a pas de vérité d'ensemble, seulement un processus continu de méthodes d'édification meilleures et plus fructueuses.