Le bleu de cobalt est un groupe de pigments minéraux synthétiques bleus constitués d'aluminate de cobalt.
Le premier bleu de cobalt a été fabriqué en 1802 par le chimiste français Louis Jacques Thénard. Les bleus de cobalt correspondent dans le Colour Index aux références de pigments bleus PB 28, PB 36 et accessoirement aux PB 72, 346, 347, 361. Plusieurs autres pigments bleus, connus sous leurs noms particuliers, contiennent du cobalt, notamment le très ancien smalt dit aussi bleu d'azur (verre de silicate de cobalt et de potassium, PB 32) et le cæruleum (stannate de cobalt PB 35).
La teinte du pigment dépend des conditions de sa préparation. Il est normalement d'un bleu tirant sur le violet, mais l'ajout d'oxyde de zinc au moment de la cristallisation permet d'obtenir des tonalités plus vertes.
L'expression bleu cobalt s'emploie comme nom de couleur, sans lien nécessaire avec le pigment bleu de cobalt.
L'aluminate de cobalt a un usage en métallurgie des superalliages.
Des pigments contenant du cobalt ont été utilisés dès l'Antiquité comme émail sur la porcelaine en Chine et le verre en Égypte, en Perse, en Grèce et à Rome. En Europe, ces pigments ont d'abord été utilisés pour la fabrication de verre coloré et d'émaux, d'où le nom tiré de l'italien « smalto », smalt.
La première synthèse d'un bleu de cobalt est attribuée à , qui proposa à la Manufacture de porcelaine de Vienne un aluminosulfate de cobalt. Mais aucune production industrielle ne s'ensuivit. Peu avant 1777, Gahn, à Falun, observa sans connaître les travaux de Leithner que les sels d'aluminium mêlés à une solution de cobalt devenaient bleus quand ils étaient fortement calcinés. À la même époque et indépendamment, Wenzel découvrit la même réaction à Freiberg, à la fabrique de porcelaine de Saxe, où selon certains on utilisait un procédé similaire considéré comme un secret de fabrication.
À la fin du , il n'existait pour la peinture aucun bleu qui soit comparable à l'outremer naturel obtenu à partir du lapis-lazuli, extrêmement coûteux.