vignette|Corps de grenades lacrymogènes utilisées à Istanbul en 2013.
Un agent lacrymogène est un composé chimique qui provoque une irritation ou un écoulement lacrymal (larmes). N'importe quelle substance ayant cet effet peut être appelée « lacrymogène ». Cependant, un gaz lacrymogène est une substance chimique choisie pour sa faible toxicité et qui est considérée comme une arme non létale.
Gaz lacrymogène (du latin lacryma, « larme », et le suffixe -gène du grec γένος, « naissance, origine ») est un terme générique pour l'ensemble des composés causant une incapacité temporaire par irritation des yeux ou du système respiratoire. Les gaz lacrymogènes les plus courants sont les irritants oculaires 2-Chlorobenzylidène malonitrile (appelé aussi , des initiales de Corson et Stoughton, chimistes qui ont synthétisé la molécule), chloroacétophénone (), dibenzoxazépine () et l'irritant respiratoire « piment OC » (oléorésine de Capsicum, huile rougeâtre contenant de la capsaïcine) en aérosol.
À la suite de plusieurs sièges contre des hors-la-loi et des terroristes mettant en lumière le sous-équipement de la police parisienne, le préfet de police Louis Lépine institue le une commission spéciale chargée d'élaborer des moyens d'action et de protection contre des malfaiteurs barricadés. Cette commission fut composée d’un membre de l’Institut Pasteur, d’un membre de l’Académie de médecine, de monsieur Kling, directeur du laboratoire municipal de la ville de Paris, du capitaine Delacroix de la section technique du génie, et de monsieur Sanglé-Ferriere, chef du laboratoire municipal.
Le premier gaz lacrymogène employé fut l'étherbromacétique ou bromoacétate d'éthyle connu depuis 1850 pour ses propriétés irritantes. Il fut testé à partir de mars 1913 par la préfecture de police de Paris puis utilisé par celle-ci à partir de pour neutraliser les forcenés et les individus barricadés. Devant le succès de cette substance, l’Établissement central du matériel du Génie avait décidé d’adopter une grenade copiée sur le modèle en usage à la Préfecture de police.