Erzincan (en kurmandji Ezirgan, en zazaki Erzıngan, en arménien Երզնկա, Erznka) est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom bâtie sur le fleuve Euphrate.
La population y est de en 2007.
Parfois considérée comme le principal foyer des Arméniens, Erzincan est l'ancienne « Erza », connue dans l'Antiquité pour avoir été le sanctuaire principal de la déesse Anahit dans l'ancien royaume d'Arménie. La probable acropole avec des traces de constructions est visible en vues aériennes. C'est dans ce sanctuaire que saint Grégoire refusa de faire offrande à la déesse païenne, alors que le roi Tiridate IV l'y invitait.
Après la victoire des Seldjoukides à la bataille de Manzikert en 1071 Erzincan devient la possession des beys Mengüjekides puis en 1228 celle des Seldjoukides de Roum.
Durant le Moyen Âge, de nombreuses populations kurdes alévies s'installèrent dans la région.
Le sultan de Roum Kay Khusraw est sévèrement battu par le général mongol Baïdju à la bataille de Köse Dağ (). La ville d'Erzincan est alors pillée. Elle connaît ensuite une période de semi-indépendance sous l'autorité de princes arméniens.
Alors que l'armée russe gagne en 1828 par le traité de Turkmantchaï les khanats d'Erivan et de Nakhitchevan, le front s'ouvre aussi à l'ouest du côté ottoman. Les Arméniens opprimés par les Turcs et les Kurdes accueillent très favorablement l'approche des troupes du Tsar. Mais elles s'arrêtent aux portes d'Erzincan qui ne sera pas libérée, à l'instar de Van, Bitlis et Mouch.
En 1915, durant le génocide arménien, les colonnes de déportés arméniens étaient brutalisées ou massacrées par des cavaliers kurdes à la solde du gouvernement jeune-turc. Sur le chemin de la déportation, certaines femmes étaient vendues comme esclaves dans les bourgs traversés, puis les colonnes reprenaient la route, les faibles étant laissés pour mort ou achevés sur place. Le lieu-dit Kémagh-Boghaz, sur les bords de l'Euphrate, un peu en aval de la ville, a été le théâtre du massacre quasi systématique de ces convois.