Les Kouloughlis (du turc : kul oğlu « fils de serviteur [de l’État ottoman]») forment un groupe social d'Algérie, de Tunisie et de Libye, jadis provinces autonomes de l'Empire ottoman : les régences d'Alger, de Tunis et de Tripoli. Il s'agit de personnes issues d'unions entre des Ottomans, souvent des janissaires, et des femmes maghrébines locales. Bien que la traduction de kul oğlu en « fils de soldat» ait été avancée, le terme n'a pas de connotation péjorative, ce serait même le contraire, tant était grand le prestige de l'Empire ottoman et de ses représentants. Parmi les plus renommés, on peut citer Hussein Ier Bey, fondateur de la dynastie tunisienne des Husseinites qui régna pendant 252 ans sur le pays. À la fin du , les Français ont classé les indigènes d'Afrique du Nord comme « arabes », « berbères » ou « juifs », simplifiant ainsi la diversité bien plus complexe de ces populations, qui avaient aussi des racines andalouses, turques, kouloughlies ou subsahariennes. Kouloughli ou Kuloğlu signfie . Bien que le terme « oğlu » signifie « fils », la population d'ascendance ottomane d'Afrique du Nord n'était pas uniquement composée d'hommes. En effet, des femmes anatoliennes de langue turque ont également migré vers la région et épousé des hommes indigènes. Cette élite d'origine turque a un profond sentiment de respect pour l'Empire ottoman, sentiment renforcé pendant la guerre italo-turque. Bien que le Maroc ait été un sultanat indépendant de l'Empire ottoman, quelques familles d'origine khouloughli sont également répertoriées dans l'est du pays, surtout à Oujda qui a connu épisodiquement des phases d'occupation ottomane pendant les nombreuses guerres entre les dynasties chérifiennes et les Turcs. De plus, des interactions anciennes et importantes (migrations humaines, influences culturelles, commerce) de cette région avec la régence d'Alger, et plus particulièrement avec l'Oranie, ont également favorisé la présence kouloughlie au Maroc. vignette|Janissaire d'Alger, av.