Larabe tunisien ou tunisien (تونسي, soit ) est un ensemble de dialectes arabes mutuellement intelligibles et rattachés à l'arabe maghrébin. Ils sont parlés principalement par les Tunisiens en tant que langue maternelle et vernaculaire, les quelque onze millions de personnes vivant en Tunisie, ainsi que par les Tunisiens établis à l'étranger. Il est généralement connu de ses locuteurs sous les noms de tounsi, ce qui signifie « tunisien », ou encore de derja (« langue familière, parlée ») afin de le distinguer de l'arabe standard, la langue officielle du pays.
Le tunisien s'établit sur un substrat berbère. L'existence d'autres substrats, punique et latin, fait moins consensus parmi les linguistes. De plus le tunisien est influencé par les langues des peuples ayant par subséquent vécu ou administré cette région au cours de l'histoire, dont notamment le turc, l'italien, l'espagnol et le français.
Il est parlé à travers toute la Tunisie mais se retrouve, comme partie d'un continuum linguistique, Sa morphologie, sa syntaxe, sa prononciation et son vocabulaire sont assez différents de l'arabe standard ou classique. C'est pourquoi il est difficilement intelligible par les locuteurs des parlers arabes orientaux, mais plus facilement compris par les arabophones du Maghreb au prix d'un effort d'adaptation aux différences d'accent. Il est par ailleurs très proche du maltais qui n'est toutefois pas considéré comme un dialecte arabe pour des raisons sociolinguistiques.
En raison du multilinguisme en Tunisie et de toutes les influences linguistiques présentes dans l'arabe tunisien, ainsi que d'une importante diaspora établie à l'étranger, il est fréquent que les Tunisiens fassent de l'alternance codique, mélangeant du tunisien avec du français, de l'anglais, de l'arabe ou d'autres langues dans leur parler quotidien.
En Tunisie, on distingue principalement les variétés sulaymites nord-occidentale et du Sud tunisien, hilaliennes du Centre, et préhilaliennes comprenant les parlers du Sahel et les vieux parlers citadins, ainsi que les nouvelles koinès urbaines principalement établies sur des bases hilaliennes.