En linguistique, un graphème est la plus petite entité d'un système d'écriture.
C'est l’unité graphique correspondant en général à l'unité orale qu'est le phonème (contre-exemple en français le graphème complexe qui renvoie à deux phonèmes).
Contrairement à l'unité « lettre », le graphème correspond ainsi mieux à la phonologie d'une langue.
Cela est particulièrement visible dans le cas des graphèmes dits « complexes ».
Les graphèmes peuvent se distinguer en deux sous-types :
graphème simple : graphème composé d'une lettre ;
graphème complexe : graphème composé de deux ou trois lettres. (exemple des ligatures).
En français, par exemple, le graphème complexe correspond à un même phonème /u/, le graphème complexe renvoie au phonème /∫/ (voir l'article Alphabet phonétique international).
Exemples de graphèmes complexes en français : , , , , , , et tous ceux impliquant une lettre finale silencieuse tels que dans le mot « trop ».
Exemples de graphèmes complexes en anglais : , , , , , .
Selon le type d’écriture, le graphème se réalise visuellement et phonétiquement de diverses manières. Voici un modèle théorique :
alphabets : un graphème = une lettre (ou un digramme, un trigramme) = un phonème ;
syllabaires : un graphème = une syllabe ;
alphasyllabaire : un graphème = une consonne et une voyelle ou un phonème seul ;
abjad : un graphème = une lettre = une consonne ;
écriture logographique : un graphème = un logogramme = un élément graphique représentant un élément concret de la réalité (pictogramme) ou un élément abstrait de la réalité (idéogramme).
Dans la plupart des cas, rien n'indique, dans un logogramme, son signifiant (comment il doit être prononcé). En d'autres termes, c'est la plus petite unité significative du langage comme signe graphique unique qui représente un mot complet, indépendamment de la langue. Exemple, le signe € est le logogramme du mot « euro ».
Historiquement, le graphème représente l’étape-clé entre l’oral et l’écrit.