Le Sandōkai () est un poème écrit au et attribué à Shitou Xiqian (Sekitō Kisen en japonais), huitième patriarche chinois du bouddhisme chan. Il s'agit d'un texte fondamental du chan chinois et du zen japonais, qui porte sur le fait que les contradictions et la dualité du monde se résolvent dans une unité fondamentale que nous pouvons atteindre.
Le poème est fréquemment récité dans les temples zen au Japon, mais aussi à travers le monde.
Le titre Sandōkai est rendu par des traductions qui peuvent différer entre elles, car il est composé de trois caractères chinois (sinogrammes) dont la signification est sujette à interprétation. L'analyse des sinogrammes donne ceci: le premier () véhicule l'idée de « considérer », « comparer » ou encore de « distinguer »; il connote donc l'idée de différence, et renvoie, dit-on, à la multiplicité de tous les « phénomènes » (ce qu'on appelle en chinois les dix mille choses — (wanwu 万物); le deuxième, () donne l'idée de « similitude », « ressemblance »; on dit qu'il se rapporte à l'unité de tous les phénomènes; quant au troisième, (), il renvoie à la « correspondance » ou « concordance » entre le Soi et les phénomènes.
Le titre pourrait ainsi se traduire par l'Harmonie entre la différence et l'identité, La Concordance entre différence et identité. Philippe Cornu, lui, donne « La Coïncidence de l'égal et de l'inégal » et Jacques Brosse, l'Interpénétration de l'Essence et des phénomènes. On trouve aussi Identité du multiple et du un ; Rencontre entre l’identité et la différence ; Unicité de la réalité et de la vacuité, etc..
Par ailleurs, un texte d'alchimie taoïste du attribué au célèbre maître taoïste , porte le même titre: Cāntóngqì, et il est possible que le titre du poème chan soit une allusion à ce texte.
Le Sandokai est souvent chanté dans les monastères zen du Japon, et même tous les matins, après le zazen, dans ceux de l'école Sôtô, ainsi que lors des cérémonies funéraires en l'honneur du fondateur du temple. Il est aussi fréquemment récité les jours pairs, en alternance avec le Hōkyō zanmai.