vignette|Le calife abasside Al Ma'mun (786-833) est proche du courant murjite.
Le murjisme (en المرجئة Murji'ah) est une des premières écoles de théologie musulmane, elle émerge au cours du . Ses adeptes, murjites ou murji'ites (en arabe : المرجئون), considèrent que l'on ne peut excommunier un musulman à partir de ses actes, puisque seule la foi permet de statuer sur le statut croyant ou mécréant d'une personne.
Pour les murjites, la foi correspondait à un ensemble de croyances individuelles et était située sur un terrain différent de celui des actes. De ce principe fondamental découlent leur position sur le jugement dit différé. Le théologien Jahm ibn Safwan (mort en 746) est le premier connu à avoir formuler et argumenter en défense de cette doctrine.
L’appellation de ce courant vient du terme irjâ’, qui désigne le fait de suspendre son jugement. Les murjites sont ceux qui, sur la question de savoir quel est le sort réservé au croyant pécheur, refusent de se prononcer, considérant qu'il s'agit d'une prérogative divine exclusive. Seul Dieu peut juger, et jugera le jour du Jugement dernier ce qui est le vrai et le faux en Islam. Pour eux, personne ne peut juger qu'un autre est infidèle.
En référence à cette attitude, en attente du jugement divin, la doctrine murjite est désignée comme étant celle du « jugement différé ». Ses partisans se distinguent de ceux qui au contraire défendent le principe de l'excommunication des kharijites. Ceux adeptes de cette dernière interprétation étaient divisés en différents groupes, certains d'entre eux considéraient alors qu'un individu pouvait être considéré mécréant dès lors qu'il se rendait coupable d'un péché majeur. Ces tendances sont évoqués dans les sources sous l’appellation des « partisans de la menace », wa'dîyya en arabe, puisqu'ils insistaient sur la promesse de la menace de Dieu, wa'îd, quant au châtiment de ceux qui pêchent gravement et qui tombent ainsi dans la mécréance.
Les murjites rejettent l'idée du châtiment éternel des musulmans pécheurs non-repentis puisque, selon eux, Dieu peut toujours pardonner et décider de ne pas châtier.