Le Saint-Empire romain germanique, selon la terminologie francophone usuelle, est un État d'Europe ayant existé de 962 (couronnement d') à 1806 (abdication de ). Cet État, issu de la décomposition de l'Empire carolingien, a joué un rôle important dans l'histoire de l'Europe au Moyen Âge, notamment du fait du conflit entre les empereurs et les papes, et pendant les Temps modernes. Sa disparition aboutit à l'établissement de l'empire d'Autriche (empire d'Autriche-Hongrie à partir de 1867), puis de l'Empire allemand (1871).
La dénomination française mentionnée démarque celle qui a été officiellement utilisée dans l'Empire du au , en Sacrum Romanum Imperium Nationis Teutonicae (« Saint Empire romain de la nation teutonique »), en Heiliges Römisches Reich Deutscher Nation (« Saint-Empire romain de la nation allemande »).
La référence à l'Allemagne est absente dans d'autres pays : il est couramment appelé Holy Roman Empire en anglais, Heiliges Römisches Reich en allemand, Sacro Romano Impero en italien, Heilige Roomse Rijk en néerlandais. En France, la dénomination de '''Saint-Empire romain' (SER) était en usage autrefois.
La qualification de « Saint », attestée en 1157, a été rajoutée sous le règne de Frédéric Barberousse pour exprimer que les empereurs règnent par droit divin. Le nom de « Romain » apparaît vers 1184 et est utilisé de façon constante à partir de 1254. Les empereurs étaient titrés « Empereur des Romains », ce qui exprime la prétention de succéder, à travers l'Empire carolingien (établi en 800), à l'Empire romain d'Occident disparu en 476.
Une dénomination plus récente, celle de « Premier Reich » (Erstes Reich) ou de « Vieil Empire » (Altes Reich), est parfois utilisée pour le différencier du deuxième Empire allemand, fondé en 1871 (Deutsches Reich).
Sur le plan historique, le Saint-Empire est constitué au par la dynastie des Ottoniens en regroupant deux des divisions de l'Empire carolingien définies par le traité de Verdun de 843 : la Francie orientale germanophone et la Francie médiane, qui devient ensuite la Lotharingie, à la fois germanophone, italophone et francophone.